Sommaire
La Maladie de Carré est une maladie virale des carnivores domestiques et sauvages, qui se traduit par un tableau clinique très polymorphe (grande variation des symptômes), mêlant symptômes digestifs, cutanés, neurologiques ou encore de la fièvre. Le taux de mortalité est élévé, mais les animaux qui en guérissent sont immunisés à vie.
Les animaux de compagnie concernés sont :
Particulièrement virulente chez les jeunes en phase de sevrage, la Maladie de Carré sévit aussi chez les vieux individus. Présente à l’echelle mondiale, la majorité des cas est se concentre dans les villes et agglomérations à forte densité de population canine. Le taux de vaccination influe sur la prévalence de la Maladie de Carré. Sous nos latitudes, les carnivores sauvages comme les putois et martres servent de réservoirs au virus.
La Maladie de Carré peut avoir une évolution aiguë, sur quelques jours, ou chronique, sur plusieurs semaines.
La Maladie de Carré est une maladie virale, donc contagieuse. Néanmoins, le virus est peu résistant dans le milieu extérieur, ce qui limite fortement la contamination indirecte, par des objets contaminés. La contagion n’est alors possible qu’à la faveur d’un contact rapproché entre un animal malade et un animal sain.
Le virus est sensible à la majorité des détergents usuels, ce qui permet un nettoyage simple et efficace, à la portée de tous les propriétaires de chien. Des mesures d’hygiène basique permettent de limiter les risques de transmission.
La transmission du virus de la Maladie de Carré est directe, par inhalation. Ce mode de transmission implique un contact entre deux animaux. Un chiot malade commence à excréter le virus une semaine après avoir été infecté.
Les chiots atteints présentant souvent une obstrction des voies nasales (catarrhe), les éternuements sont chargés de particules virales contagieuses. Il faut une grande proximité entre deux chiens pour premettre cette transmission.
Le virus se transmet aussi in utero, de la mère au foetus. Une chienne gestante, et infectée par la Maladie de Carré, pourra transmettre le virus à des chiots avant leur naissance, par voie trans-placentaire.
La Maladie de Carré est une pathologie complèxe, dont le tableau clinique varie avec la virulence de la souche virale, la sensibilité de l’animal, et de son statut immunitaire. Cliniquement, le vétérinaire considère que lorsque 3 des 5 symptômes précisés ci-dessous sont réunis, votre animal est fortement suspect de Maladie de Carré.
Après une incubation variable (3 à 10 jours), le premier signe clinique est un syndrome fébrile, avec une montée de la température, souvent autour des 39,5°C, qui peut durer 2 jours, sans aucun autre symptôme. Cette poussée de fièvre traduit la réaction de l’organisme aux premières agressions virales. Puis la température revient à la normale, pendant 2 à 4 jours, vous faisant croire à une fatigue passagère. Puis la fièvre apparaît à nouveau, accompagnée d’autres symptômes. On parle de fièvre biphasique (deux phases distinctes). En cas de fatigue anormale, vous pouvez prendre la température à votre animal.
Les symptômes digestifs sont souvent les premiers signes que vous constaterez si votre animal est malade. Vomissements et diarrhée hémorragiques apparaissent, très proches des symptômes de la parvovirose, avec laquelle il ne faut pas confondre la Maladie de Carré. Une baisse de l’appétit ou une anorexie s’installe.
La diarrhée est profuse, spastique et parfois douloureuse. La présence de sang rouge ou noir, traduit une érosion de la muqueuse intestinale.
Les vomissements sont moins systématiques, mais peuvent aussi être hémorragiques. Il ne sont pas liés aux repas et souvent bileux (de couleur jaunâtre).
La Maladie de Carré se traduit aussi par des signes cutanés au niveau des zones kératinisées de votre chien : le nez et les coussinets. La lésion obersvée est une hyperkératose, c’est-à-dire une production anormale de kératine sur ces zones, provoquant une prolifération grise noirâtre, un épaississement de la couche de kératine et une déformation de la truffe et des coussinets. Des fissures peuvent compliquer cette lésion.
Les symptômes respiratoires sont visibles rapidement et rappellent ceux d’un simple rhume : écoulement nasal clair et éternuements. Les complications vers les voies respiratoires moyennes et profondes interviennent rapidement :
Parallèlement, les yeux sont aussi touchés. La conjonctivite est fréquente, provoquant un écoulement oculaire. L’apparition d’une rétinite, inflammation de la rétine, est une complication fréquente. L’association des symptômes oculaires et respiratoire forme le catarrhe oculo-nasal, spécifique de la Maladie de Carré.
Dans certaines formes de la Maladie de Carré, des troubles neurologiques viennent compliquer le tableau clinique. Ces symptômes apparaissent souvent après plusieurs jours d’évolution, et signent une nette aggravation du pronostic. Cliniquement, le chien malade peut présenter :
Ces symptômes neurologiques traduisent l’atteinte du Système Nerveux Central par le virus de la Maladie de Carré. De graves séquelles peuvent persister en cas de guérison après apparition de troubles neurologiques.
Le traitement de la Maladie de Carré est avant tout symptomatique, et dépnd donc entièrement du tableau clinique de votr chien. L’interruption des signes digestifs est une priorité pour permettre à votre animal de se ré-alimenter rapidement, et éviter la déshydratation inéluctable dans les cas de vomissements et diarrhée chronique.
Les surinfections étant fréquentes, une couverture antibiotique est mise en place. Le nettoyage des lésions oculaires et nasales permet de faciliter la respiration.
Les traitements anti-viraux peuvent être instaurés, à base d’interféron. Leur coût est élevé, mais ces produits sont une vraie chance supplémentaire de guérison.
En cas de troubles neurologiques, et plus particulièrement de convulsions, des anti-convulsivants sont mis en place.
La Maladie de Carré est une pathologie virale contre laquelle un vaccin existe depuis près de 100 ans. Des campagnes de vaccination massives ont permis de réduire drastiquement la prévalence de cette maladie en France et en Europe.
Les chiots sont vaccinables dès l’âge de 7 à 8 semaines, et reçoivent 1 à 2 injections de rappel pour leur primo-vaccination. Des rappels réguliers (tous les 1 à 3 ans en fonction des protocoles) permettent le maintien de l’immunité.
Comme souvent, la baisse du taux de vaccination de la population des chiens domestiques entraîne sporadiquement des résurgences de la Maladie de Carré.
Quelque soit sa forme, la Maladie de Carré est considérée comme une réelle urgence vétérinaire. La mise en place rapide de traitement symptomatique est essentielle pour espérer une guérison.
Toute suspicion doit faire l’objet d’une consultation chez votre vétérinaire, et si ce dernier est fermé, par le vétérinaire de garde. L’hospitalisation des malades est nécessaire, pour assurer les soins intensifs et l’isolement du malade.
Autres urgences vétérinaires chez le chien
Le syndrome de dilatation/torsion de l’estomac du chien de grande race est une urgence vitale absolue, dans laquelle chaque minute compte ! Le pronosotic et le taux de survie s’améliore avec une prise en charge rapide.
TORSION DE L’ESTOMAC CHEZ LE CHIENLa parvovirose cause le décès de nombreux chiens. Maladie virale mortelle chez le chiot, la parvovirose provoque des symptômes digestifs sévères et aigus. Le vaccin existe depuis plusieurs décennies mais la maladie est loin d’avoir disparu.
LA PARVOVIROSE CHEZ LE CHIENLa Maladie de Carré est une pathologie virale mortelle chez le chien. Un vaccin existe mais de nombreux cas sont consultés aux urgences chaque année. Très contagieuse, la Maladie de Carré est une maladie au pronostic réservé.
LA MALADIE DE CARRÉ CHEZ LE CHIENLa piroplasmose est une maladie grave, très fréquente en France. Transmise par une tique, la piroplasmose provoque une destruction massive des globules rouges et une anémie sévère.
LA PIROPLASMOSE CHEZ LE CHIENL’œdème aigu du poumon est une accumulation de liquide dans les voies respiratoires profondes, qui provoque une toux. Les animaux cardiaques sont très sujets à l’œdème aigu du poumon, signe de décompensation de l’insuffisance cardiaque.
L'OEDÈME AIGU DU POUMONEntre avril et octobre, chiens et chats peuvent attraper un épillet, encore appelé spigaou ou herbe folle. Dans l’oeil, l’oreille, la narine ou entre les doigts, les épillets se logent dans les moindres recoins et cavités de l’organisme.
EPILLET CHEZ LE CHIEN (OU SPIGAOU)Avec plus de 55°C au plus chaud de la journée, le bitume de la route et du trottoir peut causer des brûlures graves sur les coussinets des chiens. En période de canicule, vous devez adapter vos habitudes de promenades.
LA BRÛLURE DES COUSSINETSLe coup de chaleur est une urgence vétérinaire absolue chez le chien. Dès le mois d’avril, les premiers coups de chaleur sont diagnostiqués. Un état de choc peut rapidement s’installer.
LE COUP DE CHALEUR CHEZ LE CHIEN, URGENCE ABSOLUE !