Le lapin européen a été importé en Australie dans les années 1860. Il s’est beaucoup reproduit et pour limiter son nombre la myxomatose a été introduite en 1950, la population de lapins sauvages a été divisée par six en deux ans. De la même façon, la myxomatose a été introduite en France en 1952. Elle s’est rapidement propagée dans toute l’Europe en décimant les populations de lapins sauvages.
L’agent pathogène responsable de la myxomatose est un virus. Il fait partie de la famille des Poxvirus touchant les lapins de Garennes et de compagnie et les lièvres, son genre est donc Leporipoxvirus.
Le virus est originaire d’Uruguay, où il est bénin pour les animaux touchés. Dans les pays où il a été introduit, le virus est pathogène.
Le virus peut être transmis au lapin de trois façons.
Le lapin peut être infecté de manière directe, par contact avec un autre lapin porteur, par voie respiratoire ou contact physique.
Il peut également être infecté par voie indirecte, le virus nu pouvant persister dans l’environnement.
Enfin, il peut être infecté par voie vectorielle, via des invertébrés hématophages comme les puces ou les culicidés. Les moustiques étant des vecteurs, les lapins de compagnie même vivant en appartement peuvent être contaminés.
Le risque d’infection est plus important en période de forte activité des vecteurs pour le lapin de compagnie. Cette période correspond à l’été et le début de l’automne.
Il faut différencier la myxomatose de la maladie hémorragique virale du lapin qui se caractérise par une anorexie, de la prostration, des difficultés respiratoires, des hémorragies oculaires et une cyanose des muqueuses.
La mortalité associée à cette maladie est de 90%. Il faut également la différencier du fibrome de shope, également transmis par des insectes piqueurs et possédant une parenté antigénique avec le virus responsable de la myxomatose. Le fibrome de shope est caractérisé par des fibromes cutanés aux pattes, au museau, autour des yeux et en région périanale avec régression possible.
Enfin, il ne faut pas confondre la myxomatose avec la variole du lapin caractérisée par une forme aigüe avec prostration, hyperthermie et une forte mortalité et la forme subaigüe caractérisée par une adénite, des lésions papuleuses en région oculaire, buccale, pharyngienne et sur les poumons, la rate et le foie. Cependant cette maladie n’est pas présente en France et touche surtout les lapereaux.
Le diagnostic de myxomatose est très souvent clinique en cas de forme nodulaire de la maladie avec la présence quasiment pathognomonique de myxomes qui sont des tuméfactions d’apparence gélatineuse.
On peut réaliser un prélèvement en vue d’une observation histologique des myxomes qui sont caractérisés par une quantité importante de mucine et la destruction du tissu conjonctif sous cutané.
On peut également confirmer la présence du virus par isolement ou par des méthodes sérologiques.
L’isolement du virus est réalisé par mise en culture du virus sur des lignées cellulaires ou ovoculture.
Les tests sérologiques permettent de détecter les anticorps dirigés contre le virus grace à une PCR à partir d’un fragment de myxome ou d’un écouvillon nasal ou conjonctif ou une recherche d’anticorps par ELISA six à dix jours après l’apparition des signes cliniques.
La myxomatose se caractérise par deux formes cliniques avec toutes deux un temps d’incubation de deux à huit jours.
La forme nodulaire est la plus commune. Elle se manifeste par la présence de myxomes souvent au niveau de la tête, puis un oedème péri-oculaire et ano-génital et enfin des infections cutanées secondaires et une conjonctivite se développent.
La forme respiratoire ne présente pas ou peu de myxomes mais un oedème péri-oculaire ano-génital, un jetage et une conjonctivite mucopurulente.
En parallèle de ces signes cliniques, une immunosuppression apparaît et prédispose à une surinfection bactérienne, qui se manifeste le plus souvent par une pneumonie.
Avec la progression de la maladie, l’animal devient abattu, ne s’alimente et ne s’abreuve plus et donc se déshydrate et peut souffrir d’un arrêt de transit. En l’absence de soins, le décès survient entre une et deux semaines.
Le taux de mortalité varie de 30% à 80% et peut aller jusqu’à 99 % selon la souche virale, les soins prodigués et les infections secondaires.
La prévention se réalise surtout par la lutte contre les moustiques et la vaccination de tous les lapins à partir de 4 à 6 semaines selon le vaccin utilisé.
On observe classiquement la présence de myxomes, puis d’oedèmes, suivi par une conjonctivite, un jetage nasal, également suivi par des infections secondaires et des complications.
Le pronostic est sombre à très sombre pour les lapins touchés par la myxomatose.
Il existe un vaccin préventif contre la myxomatose mais le traitement après l’apparition des signes cliniques est uniquement symptomatique.
Selon l’état de l’animal les soins et leur intensité seront variables et peuvent, par exemple, comporter une réhydratation, un gavage pour éviter un arrêt de transit, un traitement local des myxomes infectés, un traitement de la conjonctivite...
On traite également les complications secondaires à l’immunosuppression. Par exemple, en cas de pneumonie on peut utiliser des antibiotiques, des nébulisations et une oxygénothérapie.
Les premiers gestes à réaliser sont du nursing et il est nécessaire de consulter un vétérinaire le plus rapidement possible.
Il faut faciliter la respiration du lapin en nettoyant ses narines et en vérifiant qu’elles sont bien dégagées. On peut également lui nettoyer les yeux et le bord de la cavité buccale avec des compresses humides. On s’assure que le lapin reste hydraté, éventuellement en l’abreuvant à la seringue. On peut également le gaver avec une alimentation spécifique.
Attention cependant à ne pas trop stresser par la contention et les soins un animal déjà affaibli ou ayant des difficultés respiratoires, ceci pouvant lui être fatal.
Il est fortement recommandé aux propriétaires de lapins de consulter un vétérinaire en urgence en cas de suspicion de myxomatose. En effet, la prise en charge médicale précoce de l’animal augmente ses chances de survie et diminue les risques d’infections secondaires telles que la pneumonie. En cas de confirmation du diagnostic, l’animal devra être hospitalisé en isolement car il est contagieux pour les autres lapins et recevoir des soins intensifs.
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